"J'espère que mon père et mon frère vivront plus longtemps que moi. Je serais un piètre roi."


Une fois de plus, la fontaine de Dalaran s'est montrée particulièrement fourbe dans sa manière d'exaucer ce souhait ! Magni Barbe-de-Bronze était l'aîné de la fratrie, suivi de Muradin, le guerrier, et de Brann, l'explorateur. A eux trois, ils représentaient la dernière génération de la longue lignée des Barbe-de-Bronze, descendants du grand Madoran, le fondateur de la dynastie.

Si l'on ne sait pas ce qu'il est précisément advenu de leur père, Magni a en revanche pu croire pendant des années qu'il avait survécu à ses deux frères : Muradin le premier fut laissé pour mort par Arthas en Norfendre, et Brann porté disparu en Silithius. Ainsi, le souhait du jeune prince semblait totalement inversé, et il régna, mais comme l'un des plus grands souverains de Forgefer. Chagriné par la perte de ses frères, puis par l'enlèvement de sa seule fille par l'empeureur Thaurissan, il mena cependant les batailles des nains de Khaz Modan durant la seconde et la troisième guerre, forgeant Porte-Cendres pour contrer Deuillegivre et se sacrifiant enfin au cours du Cataclysm pour protéger Forgefer de l'invasion élémentaire : activant une tablette des titans, il en subit la malédiction, fusionant avec le coeur de diamant de la ville.

C'est là que la fontaine se montre particulièrement vicieuse : factuellement, Magni est bien mort avant ses deux frères. En effet, Muradin n'était pas décédé, mais totalement amnésique depuis son incident avec Arthas, et intégré au sein des nains Givre-nés du Norfendre, tandis que Brann s'est toujours sorti de ses quelques disparitions en pleine exploration, que ce soit en Silithius, en Outreterre ou en Norfendre. Finalement, après le règne grandiose de Magni, c'est Muradin qui siège au nom des Barbe-de-Bronze au conseil des trois marteaux, alors que sa fille Moira représente elle les Sombrefer... étant finalement la compagne du défunt Thaurissan. Le pauvre Magni aura vraiment tout vu !

"Oh, pourquoi ne me remarquez-vous pas ? Abbendis, je vous suivrai n'importe où. J'aimerais tant que vous fassiez un peu attention à moi…"

Ah, la Croisade Ecarlate... ses idéaux, sa justice, ses principes, ses exactions... ses amours. Eh bien oui, il semblerait que malgré son emploi du temps très chargé (étude des hautes arcanes dans la bibliothèque du Monastère Ecarlate, destruction des agents du Fléau, lutte face aux quelques aventuriers qui viennent lui rendre visite de temps à autres...), l'Arcaniste Doan entretienne une folle passion envers sa supèrieure, le Grand Général Abbendis. Un sacrément gros coup pour notre ami l'illuminé, n'est-ce pas ? 

L'arcaniste Doan fut l'un des membres fondateurs la Croisade Ecarlate, et comme la plupart des ses confrères, il avait reçu sa formation au sein de l'Ordre de la Main d'Argent avant que celui-ci ne soit dissous. Mage de renom, il a même été cité par le non moins puissant Ansirem Tisserune dans son ouvrage portant sur l'école arcanique de l'Abjuration : Doan se révèlerait en effet être aux côtés de Kael'Thas lui-même un des sorciers les plus compétents concernant l'utilisation des boucliers magiques. Mais comment un si brillant et amical lanceur de sort s'est-il retrouvé métamorphosé en rat de bibliothèque avare de ses connaissances et au service de la Croisade Ecarlate en sa plus sombre heure ? Il semblerait bien que tous ces maux viennent droit de la passion elle-même...

Le Grand Général Abbendis, que vous pouvez retrouver successivement dans la Hautebrande d'antan à Austrivage, dans la Main de Tyr, et enfin dans la Nouvelle Avalon, le nouvel avant-poste de la Croisade Ecarlate en Norfendre, cache sous son impressionant grade militaire une jeune femme brune et pour le moins attrayante... Pas étonnant que Doan ait accroché ! Quand à l'origine de cette passion... Il se pourrait bien qu'elle ait vu le jour dans l'auberge d'Austrivage, que vous pouvez visiter dans l'instance de la Hautebrande d'Antan. Avec la Croisade, on aura décidément tout vu... Pauvre Doan ! Tiens, je vais lui rendre visite...

Edit : pour en savoir plus à propos du Grand Général Abbendis et de la récente campagne de la Croisade Ecarlate, de la Main de Tyr aux rivages du Norfendre, je vous conseille de lire le  Journal du grand général Abbendis.

"Où est Illidan ?"

Si vous aussi avez joué à Warcraft III : The Frozen Throne avant d'avoir découvert cette pièce, vous avez probablement éclaté de rire à la vue du voeu de Maiev. Maintenant qu'Illidan est mort et enterré (du moins à ce que je sache...), la quête obstinée de la dirigeante des Guetteuses a de quoi faire sourire, surtout quand une elfe de la nuit butée (le mot est faible) en vient à jeter sa pièce dans la fontaine afin de retrouver son ennemi de toujours. Mais revenons un peu sur les faits... Vous comprendrez mieux.

La haine que Maiev voue à Illidan Hurlorage date de la fin de la Guerre des Anciens. Maiev était alors une jeune prêtresse de l'ordre des Soeurs d'Elune, tandis que son frère Jerod combattait en tant que simple soldat. Or, ce dernier sut faire preuve d'un génie tactique hors du commun en prenant le commandement des troupes de Kur'talos Crête-du-corbeau, mort au front : Jorad mena ses frères à la victoire, et la noblesse Kaldorei convint que refuser de promouvoir le jeune tacticien reviendrait à une grossière erreur. Agréablement surprise et fière de son frère, Maiev fut en revanche traumatisée quand elle apprit qu'il avait manqué de mourir sous les coups d'Illidan, alors qu'il découvrait le traître en train de transformer un lac en un nouveau Puits d'Eternité.

Maiev tenta de tuer Illidan, mais Tyrande l'en empêcha, et le traître fut condamné à la réclusion à perpétuité par son frère, Malfurion. Maiev obint alors le droit de devenir sa geôlière, et prit la tête d'une nouvelle escouade, les Guetteuses, des troupes spécialisées dans la traque, l'emprisonnement et la surveillance des grands criminels. Illidan fut emprisonné durant plus d'un millénaire, et Maiev ne s'est jamais lassée de le voir reposer derrière les barreaux, même après la disparition subite de son frère Jarod. Malheureusement pour elle, revenant de mission, la Guetteuse découvrit la cage d'Illidan tout à fait vide : Malfurion et Tyrande l'en avaient tiré afin d'obtenir son assistance... Et bien sûr, l'elfe ne s'était pas contenté de gambader gaiement à travers les forêts d'Orneval : on le retrouva bientôt métamorphosé en démon, détenteur du crâne de Guldan et de l'oeil de Sargeras, lieutenant de Kil'Jaeden et ennemi du Roi Liche. Autant dire que Maiev n'était pas très contente de ses confrères Malfurion et Tyrande, et qu'elle repartit poursuivre le traître jusqu'en Outreterre.

Après plusieurs mois de traque, Maiev parvint à remettre le traître en cage, mais les nouveaux alliés d'Illidan, les Nagas et les Elfes de Sang, ne mirent pas longtemps à le tirer de cette mauvaise passe. Or, Illidan, dans sa clémence sans fin, laissa la vie sauve à son ennemie de toujours... Pour mieux profiter de la vue de sa traqueuse enfermée dans une cage, tout comme il l'avait été durant un millénaire.

La dernière apparition de Maiev s'est faite dans l'extension Burning Crusade, au Temple Noir, où on la retrouve enfermée dans sa cage. Mais il ne faut pas oublier que le contenu de Burning Crusade n'a pas (ou presque) été mis à jour depuis sa mise en place, et il est plus que probable que nous retrouvions la Guetteuse de nouveau libre, en train de courir après une nouvelle victime... Gardez l'oeil ouvert !

"Turalyon et Alleria, où que vous soyez, j'espère que vous êtes en paix."

A la fin de la Seconde Guerre, un mage du nom de Khadgar entreprit de mettre un terme définitif à l'invasion des Orcs en frappant à sa source même : la Porte des Ténèbres. Accompagné de héros tels que Danath Trollemort, le général Turalyon ou encore Alleria Coursevent, Khadgar lança la construction de Rempart-du-Néant, un avant-poste qui lui permettrait d'étudier la sombre création de son ancien maître, Medivh, qu'il avait tué de ses propres mains après avoir apris la trahison. La porte des Ténèbres était absolument invulnérable depuis le sol d'Azeroth, c'est pourquoi une expédition placée sous le commandement de Khadgar fut lancée en Draenor, sous le nom des Fils de Lothar.

Malheureusement pour eux, les desseins de Ner'zhul n'avaient rien de belliqueux : son seul et unique but était de parvenir à réchapper à la Légion Ardente et ses agents, qui tenaient à lui faire payer ses échecs. Pour ce faire, le vieux chaman entreprit d'ouvrir de nombreux portails en direction d'autant de mondes inexplorés, dans lesquels il comptait bien trouver refuge. Le souci était que l'ouverture simultanée d'autant de portails eut pour résultat la désaggrégation de l'Outreterre sous les vents et les tensions cosmiques : Draenor la luxuriante se métamorphosait en un désert à la terre brûlée, se disloquant à travers le néant.

Malgré le danger imminent, les Fils de Lothar ne faillirent pas à leur devoir, et les quelques héros continuèrent le processus de destruction de la Porte, sachant pertinemment qu'ils resteraient dès lors prisonniers de ce monde torturé. Khadgar demeura parmi ses pairs, tentant de maintenir le flux magique du mieux qu'il le pouvait, afin d'éviter qu'Azeroth elle-même se retrouve iradiée à travers le portail. Par la suite, le mage réussit à entrer en contact avec les Naaru, et contribua grandement à la reconstruction de Shattrath, cité dans laquelle il réside depuis lors. Mais pour ce qui est de ses camarades Turalyon et Alleria, respectivement Paladin de l'ordre de la Main d'Argent et Ranger des Forestiers, les informations tendent à manquer. Tout ce que nous savons, c'est qu'ils eurent un fils, Arator le Rédempteur, qui demeure depuis lors au Bastion de l'Honneur dans la Péninsule des Flammes infernales, et qu'ils ont probablement employé l'un des portails ouverts par Ner'zhul pour s'échapper vers un nouveau monde... Le mystère n'est pas encore levé, et il est très probable que nous retrouvions la trace du couple dans une prochaine extension. Gardons l'oeil ouvert !

A noter également que le fait que l'on retrouve cette pièce dans la fontaine de Dalaran, alors que Khadgar est sensé être resté en exil en Outreterre depuis la fermeture de la Porte, prouverait qu'il ait remis les plieds sur Azeroth et dans son ancienne cité.

"Accordez-moi la force d'accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer celles que je peux modifier, et la sagesse pour savoir les reconnaître."

Cette pièce d'argent n'est pas des moindres, c'est certain, puisqu'elle a appartenu à l'un des plus grands mages humains qu'Azeroth ait connu, mais également au défunt Chef du Kirin'Tor, Antonidas en personne. Sa requête est sans aucun doute l'une des plus sages de la Fontaine, et rappelle la Prière de la Sérénité, un chant conçu par des moines au Moyen-Âge, octroyant visiblement une certaine volonté, et employé notamment dans la lutte face aux addictions (alcooliques anonymes...). Je vous l'ai retranscrit en bas de page. Malgré tout, il semblerait que la fontaine n'ait pas réellement offert à Antonidas ce qu'il recherchait... En effet, si l'on se replonge dans le scénario de la campagne humaine, dans Warcraft III : Reign of Chaos, on remarque qu'Antonidas a commis de nombreuses erreurs s'opposant aux vertus qu'il cherche à atteindre.

Tout d'abord, Antonidas, alors qu'il recevait la visite de Medivh venu sauver Azeroth de la Légion Ardente, a renvoyé ballader le prophète comme s'il s'agissait d'un illuminé sans importance, alors même que Jaina Portvaillant, sa propre apprentie, avait ressenti l'aura magique de Medivh et tendait à le croire et à le suivre (ce qu'elle fit, assurant ainsi la survie d'Azeroth tout entier). On peut donc déjà dire qu'Antonidas n'a pas eu la sagesse, ou du moins le bon sens, de reconnaître la véracité des paroles de Medivh. Pour continuer, l'éminent mage du Kirin Tor n'a pas eu non plus été à même de réaliser qu'il ne pouvait rien face au Fléau, auquel il s'est opposé jusqu'à en mourir, de la main d'Arthas pour être précis. Et enfin, le combat dans lequel Antonidas aurait du placer tout son courage n'était autre que celui opposant les peuples d'Azeroth à la Légion Ardente, en Kalimdor. Mais à cette heure-ci de la guerre, Antonidas n'était plus. Autant dire qu'en ses derniers temps, le vieil homme, bien qu'érudit et habituellement de bon conseil, n'était plus au mieux de sa forme. 

Pour en savoir plus sur Antonidas, je vous conseille la lecture de cet autre article, qui lui est dédié.

Prière de la Sérénité

Si, dans ta vie, un jour tu devais pleurer,

Te sentant bien seul, loin de ceux que tu as aimés.

Dis toi bien qu’il y aura toujours quelqu’un qui te montrera le droit chemin.

Écoute ces mots, car moi qui te les dis, je n’ai pas toujours été ce que je suis.

J’ai connu bien des pleurs, des paniques,et des misères,

Alors récite avec moi cette prière.

Mon Dieu donne-moi la sérénité,

d’accepter toutes les choses que je ne peux changer.

Donne-moi le courage de changer les choses que je peux,

Et la sagesse d’en connaître la différence.

Tu devras aussi te prendre en main,

Si tu veux changer ton destin,

Laisse de côté les choses qui te détruisent,

Tu auras alors de belles surprises.

Pour toi, chaque jour deviendra ensoleillé,

Ton coeur s’ouvrira à l’amour.

Ne vis qu’un jour à la fois si tu veux en profiter,

Et tu seras heureux pour toujours.

Mon Dieu donne-moi la sérénité,

d’accepter toutes les choses que je ne peux changer.

Donne-moi le courage de changer les choses que je peux changer

Et la sagesse d’en connaître la différence.

Quand ma patience est à bout, aide-moi à la retrouver.

Apprends-moi à faire face aux difficultés avec calme et sérénité.

Lorsque, je suis à court de réponses vives et d’explications intelligentes,

Permets que cesse le flot de questions, au moins pendant un court moment.

Mon Dieu donne-moi la sérénité,

d’accepter toutes les choses que je ne peux changer.

Donne-moi le courage de changer les choses que je peux,

Et la sagesse d’en connaître la différence.

Et quand j’ai l’impression que les journées sont trop brèves

pour que je puisse accomplir toutes les tâches qui m’attendent,

Fais au moins que je trouve le temps de faire le plus important,

le temps d’écouter, le temps d’aimer

et le temps de rire aussi.

Mon Dieu donne-moi la sérénité

D’accepter toutes les choses que je ne peux changer,

donne-moi le courage de changer les choses que je peux changer

Et la sagesse d’en connaître la différence.